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LES ASPECTS
SOLEIL / MERCURE
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Comment marier le maintien d’une unité absolue (Soleil-"rR") avec le passage de l’unique au multiple (Mercure-"tR") ? Comment faire fonctionner ensemble une implication passionnée et une curiosité dispersée ? Comment maintenir ses certitudes tout en restant désinvolte ?
_Le sujet se structure en fonction de fortes et rassurantes certitudes a priori qui attisent sa curiosité et son ouverture à la pluralité des points de vues. Ce qu’il sait déjà l’incite à aller à la découverte de l’inconnu. Sa quête de reconnaissance, d’estime ou d’admiration inconditionnelle ne l’empêchent pas de garder une distance ludique vis-à-vis de son rôle, de son personnage. Il impose ses convictions avec souplesse, humour et légèreté. Ferme, concentré et vigilant sur ce qui lui est essentiel (un idéal, un modèle, un principe, un être), il reste pourtant à l’écoute, mobile, décontracté et disponible. Il maintient avec constance les objectifs dominants qu’il se fixe tout en multipliant les à-côtés distrayants. La gravité avec laquelle il aborde ses convictions et implications majeures va de pair avec son refus de se prendre au sérieux.
_Dissonance équilibrée : le sujet passe alternativement du maintien de ses certitudes (Soleil) à l’ouverture communicative tous azimuts (Mercure), sans pouvoir se résoudre à choisir. Selon que l’une ou l’autre fonction domine dans son vécu, il peut adopter les attitudes suivantes :
Si le Soleil domine, le sujet, ancré dans ses certitudes dogmatiques, est incapable de s’ouvrir à un autre point de vue que le sien. Il n’écoute pas, il affirme. Raide, guindé, crispé, figé dans la défense anxieuse de ses principes et idéaux, il s’interdit toute fantaisie, toute légèreté, toute décontraction. Les fermes lignes directrices qu’il s’impose sont incompatibles avec les chemins de traverse, les distractions gratuites, les rencontres sans importance. Enfermé dans sa logique, dans sa hantise d’être impeccable, reconnu, admiré, considéré, il craint de s’abandonner à une rafraîchissante spontanéité qui, à son sens, ferait perdre de l’importance à son personnage. Totalement impliqué dans ses propos, il met un point d’honneur à ne jamais changer d’avis. L’infatuation de son moi lui fait perdre tout humour, toute distance critique, tout sens de la dérision. Il s’y croit.
Si Mercure domine, être à multiples facettes, le sujet est incapable de s’en tenir à un choix, une décision, une orientation ou un point de vue définitifs. Détendu et désinvolte, il se disperse aux quatre vents de ses multiples projets irréalistes, de ses nombreuses rencontres sans importance et sans conséquence. Il lui faut en permanence du jamais-vu, de l’imprévu, et sa curiosité instable et sautillante lui interdit quelque constance que ce soit. Il ne s’implique pas dans ses propos ou opinions : il parle pour le plaisir de communiquer, sans se soucier d’approfondir ou de donner du sens à ses bavardages. Il craint par dessus tout les œillères de l’acquis, le carcan du définitif, la prison des convictions constantes. Pour préserver une liberté sans contraintes, il se débrouille pour fuir toute responsabilité, se moquant au passage des gens trop graves.
Dissonance maîtrisée : le sujet a durement appris qu’il y a un temps pour les découvertes distrayantes et un temps pour le maintien de ses convictions, et sait sans fausse note alterner ces deux fonctions.
Dissonance sublimée : le sujet a délibérément sacrifié toute certitude acquise au nom de sa curiosité insatiable, ou abdiqué de toute fantaisie au profit d’une passion unique.