Plante digestive par excellence, la sauge possède de multiples vertus médicinales, de la régulation de la transpiration à celle des cycles menstruels en passant par les maux de gorge, la gingivite et la désinfection des plaies. Son usage autre que celui culinaire nécessite toutefois quelques précautions du fait de la forte présence de thuyone dans son huile essentielle.
En phytothérapie, les parties utilisées de la sauge sont les feuilles.
C’est une des fines herbes les plus riches en composés antioxydants. La capacité antioxydante de la sauge a été estimée comme étant la plus élevée parmi six fines herbes . L’acide carnosique et l’acide rosmarinique seraient les principaux composés antioxydants retrouvés dans la sauge.
Une récente étude effectuée chez des rongeurs a démontré que la consommation d’infusions de sauge séchée pendant deux semaines par ces animaux augmentait de façon significative l’activité d’un enzyme antioxydant produit par le foie. L’infusion était composée d’acide rosmarinique et de lutéoline, deux composés phénoliques exerçant des effets antioxydants. L’effet potentiellement bénéfique sur le foie, que confère aux animaux l’infusion de sauge, mérite d’être davantage exploré dans de futures études.
La consommation d’un extrait de feuilles de sauge diminuerait les triglycérides chez l’animal. Rappelons que les triglycérides sont des lipides en circulation dans le sang et qu’ils peuvent devenir un facteur prédisposant à la maladie cardiovasculaire lorsqu’ils sont présents en grande quantité. Les auteurs de cette étude ont identifié plusieurs composés actifs dans la sauge, mais seul l’acide carnosique a démontré un effet hypotriglycéridémiant. Ces résultats devront être validés chez l’humain.
Maladie d’AlzheimerUne étude d’intervention a démontré que des extraits de sauge administrés pendant quatre mois à des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer améliorait les fonctions cognitives et diminuait l’agitation, comparativement aux personnes ayant reçu le placebo. La sauge serait efficace pour le traitement des cas légers et modérés de la maladie. Les mécanismes proposés pour expliquer ces effets comprennent l’amélioration de la transmission de l’influx nerveux dans le cerveau ainsi que la diminution du stress oxydatif et des réactions inflammatoires.
Effet sur la glycémieDans le cadre d’une étude exploratoire effectuée chez l’animal, l’administration d’un extrait de sauge a diminué jusqu’à 30 % la glycémie (taux de glucose dans le sang) de souris modérément diabétiques et non-diabétiques. Chez les souris ayant un diabète grave, la sauge n’a pas eu d’effet hypoglycémiant significatif, démontrant ainsi que l’extrait de sauge requiert la présence d’insuline pour exercer une régulation à la baisse du glucose sanguin. Il n’est pas possible, dans les limites de cette étude, d’identifier les composés actifs responsables des effets observés et encore moins de transposer les résultats chez l’humain.
Astringente et antiseptique : en gargarismes, la sauge calme les maux de gorge et la toux du fumeur. Elle est aussi utilisée en cas de gingivite (la sauge a des propriétés anti-inflammatoires), de pharyngite, d'amygdalite ou d'aphte.
Fébrifuge : elle aide à faire baisser la fièvre.
Tonique nerveux : stimulante des glandes surrénales, la sauge est conseillée en cas d'état dépressif, d'asthénie, de vertiges et d'hypotension.
Digestive : la sauge facilite la digestion gastrique. Elle aide aussi à traiter les vomissements, les diarrhées et les douleurs abdominales. Pour faciliter la digestion, 2 ml de teinture sont à avaler avec un verre d'eau deux fois par jour.
Stimulante hormonale : la sauge aide à régulariser les cycles menstruels ainsi qu'à calmer les douleurs des règles. Elle combat les bouffées de chaleur au moment de la ménopause, ainsi que d'autres troubles liés à cette période. Parmi les autres affections gynécologiques soignées par la sauge, citons encore la leucorrhée. Le "truc" pour stopper les bouffées de chaleur chez les femmes est de manger, (oui, manger), une feuille de sauge (salvia officinalis). C’est immédiat !
Antisudorifique : la sauge est la plante la plus efficace pour lutter contre une transpiration excessive et pour la réguler.
Astringente et antiseptique : les feuilles fraîches de sauge peuvent servir de soin de premier secours en cas de morsure ou de piqûre. La sauge désinfecte les plaies et aide à la cicatrisation.
En cas de maux de gorge, une infusion de sauge peut être préparée et utilisée en gargarismes jusqu'à cinq fois par jour. Dans ce cas, 1 à 3 g de feuilles séchées sont à infuser dans une tasse d'eau bouillante durant dix minutes. En usage interne, le dosage recommandé est de trois tasses par jour.
Huile essentielle (dont 50% de thuyone), diterpènes, tanins, composés phénoliques, mucilage, oestrogènes, antioxydants, vitamine K.
Vitamine K. La sauge est une excellente source de vitamine K. Cette vitamine est nécessaire pour la synthèse de protéines qui participent à la coagulation du sang (autant dans la stimulation que dans l’inhibition de la coagulation sanguine). Elle joue aussi un rôle dans la formation des os. En plus de se trouver dans l’alimentation, la vitamine K est fabriquée par les bactéries présentes dans l’intestin, d’où la rareté de carence en cette vitamine.
La sauge contient des quantités non négligeables de vitamine K. Cette vitamine, nécessaire entre autres à la coagulation du sang, peut être fabriquée par l’organisme en plus de se trouver dans certains aliments. Les gens prenant des médicaments anticoagulants, par exemple ceux mis en marché sous les appellations Coumadin®, Warfilone® et Sintrom®, doivent adopter une alimentation dans laquelle le contenu en vitamine K est relativement stable d’un jour à l’autre. Les fines herbes, dont la sauge, contiennent de la vitamine K et doivent donc être utilisées commeassaisonnement seulement. Il est conseillé aux personnes sous anticoagulothérapie de consulter un diététiste-nutritionniste ou un médecin afin de connaître les sources alimentaires de vitamine K et de s’assurer d’un apport quotidien le plus stable possible.
Fer. La sauge est une source de fer pour l’homme, mais pas pour la femme. Chaque cellule du corps contient du fer. Ce minéral est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang. Il joue aussi un rôle dans la fabrication de nouvelles cellules, hormones et neurotransmetteurs
Riche en thuyone, l'essence de sauge a une action tout à la fois antiseptique et emménagogue (elle stimule le flux sanguin). Ses tanins lui confèrent des propriétés tonifiantes et astringentes, alors que les acides phénoliques et les flavonoïdes font de la sauge une plante cholérétique et antispasmodique.
On sait encore qu'elle contient des substances dont l'action se rapproche très fortement de celle d'une hormone oestrogénique de la femme, la folliculine. La sauge est d'ailleurs un remède connu depuis l'Antiquité pour les femmes, qu'il s'agisse de traiter l'infertilité ou de réguler les cycles menstruels.
L'Agence européenne du médicament recommande de ne pas utiliser la sauge plus de deux semaines en usage interne et une semaine en application locale.
L'huile essentielle de sauge contient de la thuyone, une substance abortive et neurotoxique. Pour cette raison, son utilisation est déconseillée aux femmes enceintes, mais aussi aux personnes souffrant d'épilepsie.
En respectant les doses, la sauge ne provoque que très rarement des effets indésirables, qui se traduisent dans ce cas par des nausées ou des vomissements. En revanche, au-delà de 15 g par jour, elle est susceptible de causer des palpitations, des bouffées de chaleur, des convulsions et des vertiges.
Traditionnellement, en Provence, on mangeait l’aïgo-bouido, soupe faite avec une douzaine de feuilles de sauge (pour deux litres d’eau), de l’ail et de l’huile d’olive. On fait mijoter 15 minutes et on verse sur des tranches de pain déposées dans un bol.
La sauge
rehausse la saveur de la fougasse, du pain et de la polenta, ainsi que des légumes plutôt fades, comme l’aubergine et les pommes de terre.
En Europe, c’est une pratique courante de tremper des feuilles de sauge dans de la pâte à beignets et de les faire frire dans de l’huile.
Ne pas hésiter à préparer une infusion, que l’on boira en remplacement du thé ou du café : feuilles de sauge, miel, et jus et zeste d’un citron. Infuser une demi-heure dans de l’eau bouillante.